A Propos de l'Anarchie

Anarchie & Echanges

(2012)

 


 

Le libre échange

Les étatistes ont toujours essayé de contrôler le commerce à fin de :

  • assigner des privilèges à des personnes sélectionnées pour gagner leur support (concession du monopole dans la vente d'un certain produit)
  • obtenir des entrées fiscales en taxant les produits venant de l'étranger.

A cause de cela, le libre-échange plaidé par les libéraux au 18ème siècle allait contre les pratiques néfastes et négatives pour la communauté de l'ancien régime.
Comme héritiers de la pensée libérale la plus avancée, les socialistes (Marx) et les anarchistes (Kropotkin) sont tous les deux favorables au libre-échange.

 

 

La position des anarchistes sur les échanges

Piotr Kropotkin a été en faveur du commerce mondial et de l'industrialisation partout.

« La tendance présente du développement économique dans le monde est ... d'engager toujours davantage chaque nation, ou plutôt chaque région, prise dans son sens géographique, de compter surtout sur une production locale de tout ce qui est fondamental pour la vie. Cela ne veut pas dire qu'il faut réduire les échanges à l'échelle mondiale : ces échanges pourraient même croître en quantité ; ce qui est nécessaire est de les limiter à ce qui doit vraiment être échangé, et, en même temps, développer immensément les échanges des nouveautés, des produits de l'art local ou national, des nouvelles découvertes et inventions, des connaissances et des idées. » (Champs, Usines et Laboratoires Demain, 1899)

 

Libre échange ou commerce équitable ?

L'opposition entre libre échange et commerce équitable est une opposition fausse. Elle a émergé récemment à travers les écrits et les actions du mouvement antiglobalisation (dans lequel certains anarchistes on joué un rôle assez grand).

Mais le concept du commerce équitable n'est pas tout-à-fait nouveau et ses origines n'offrent aucune raison de soulagement pour les gens qui habitent dans les pays que les antiglobalisateurs veulent soutenir. En l'an 1881, des politiciens et des hommes d'affaires ont formé, en Angleterre, la « Ligue pour le commerce équitable » qui voulait l'introduction de tarifs pour protéger les industries anglaises de la concurrence provenant des pays industriels émergeant, comme l'Allemagne et les États-Unis. Un des membres les plus bruyants de la Ligue était Joseph Chamberlain, le champion des politiques nationalistes et impérialistes mises en oeuvre par l'État Anglais à la fin du dix-neuvième siècle. Il était favorable à un système de tarifs protecteurs et préférentiels pour protéger l'empire contre les produits en provenance d'autres pays, une politique en opposition totale à celle de la porte ouverte, pratiqué précédemment.

Il semble alors très pertinent d' affirmer que :
Le commerce équitable est le slogan employé par les propriétaires et les actionnaires des grandes entreprises pour protéger leur intérêts .
Le libre commerce est l'instrument pratique qui défend les intérêts des gens qui habitent dans les régions émergentes et qui sont maintenant tenus en-dehors des échanges mondiaux (par exemple, par la Forteresse-Europe, pour citer un responsable).

Quand les anarchistes s'opposent au libre échange, ils sont en train de favoriser les intérêts politiques des plus forts secteurs de la société, c'est-à-dire les secteurs protégés par l'état.

 

 

Capitalisme d'état comme protectionnisme

Tout au cours de leur histoire, les États-Unis, considérés par beaucoup de gens comme le pays capitaliste par excellence, ont été et sont encore un des états les plus protectionnistes de l'histoire.
Le gouvernement des États-Unis l'a été à partir de la fin de la guerre civile (1865) et après (1890) avec l'introduction de la loi tarifaire McKinley qui était hautement protectionniste. Si nous faisons référence à l'histoire des États-Unis, la décennie qui a vu l'effondrement de Wall Street (1929), commença avec les tarifs protectionnistes Fordney (1922) et se termina avec une nouvelle augmentation des barrières au libre-échange avec la loi tarifaire Hawley-Smoot (1930)

 

Société libre = échanges libres

L'historien Fernand Braudel a identifié la société avec les échanges. Alors, une société libre demande des échanges libres dans tous les aspects de la vie (matérielle, culturelle).
La liberté de décider ce que l'on veut échanger et avec qui, fait que le libre-échange équivaut vraiment à l'échange équitable et convenable.

« Toutes les sociétés modernes industrielles s'appuient sur les marchés pour échanger idées, produits et services. Le libre marché, avec son échange volontaire d'idées, produits et services est le seul qui est compatible avec le modèle anarchiste d'une société basée sur la coopération volontaire et sur la libre association des individus et des groupes. Le libre marché est souvent associé avec le capitalisme de marché, mais en réalité le libre marché n'est lié à aucun système économique déterminé. Le libre marché concerne, en effet, l'échange volontaire de produits, par tous les moyens que l'individu accepte. Pour ceux qui ne sont pas convaincus de la capacité du libre marché à réaliser l'anarchisme, il faut rappeler que l'autre choix consiste en des échanges non volontaires ou en l'échange forcé d'idées, produits et services, qui est la méthode de l'état. » (http://www.strike-the-root.com/4/weebies/weebies4.html)

 


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