A Propos de l'Anarchie

Anarchie & Politique

(2012)

 


 

La vraie différence entre les socialistes et les anarchistes ne réside pas dans la volonté de disparition de l'état monopoliste (tous les deux sont d’accord) mais dans la manière de réaliser ce but :

- à travers la lutte politique et la conquête de l'état pour le supprimer après ou
- à travers la construction de réalités (sociales, économiques, culturelles, etc.) qui vont rendre l'état obsolète, insignifiant et, finalement, inexistant.

 

 

Les anarchistes sont contre l'idée que l'objectif de la lutte pour la liberté soit “la conquête du pouvoir politique par la classe ouvrière”.
Au contraire, pour eux le but est l'émancipation intégrale de la classe ouvrière et de tous les exploités à travers la réalisation d'une société différente avec des relations différentes entre les individus.

“Emancipation des travailleurs par les travailleurs eux-mêmes”, en dehors de toute autorité directrice, cette autorité fût-elle élue et consentie par les travailleurs.
(Circulaire de Sonvilier, 1871)

Actuellement la politique est devenue, pour beaucoup de gens, la nouvelle drogue qui remplaçe la religion. A travers la politique et ses discours, les individus sont amenés à croire que leur liberté et leur émancipation dépendent ou d'un changement de l'élite politique ou du fait que les travailleurs deviennent, au moins, pour une brève période (avant la dissolution de l’état), la nouvelle élite politique.
L'expérience historique de la Révolution Russe (et des toutes les élections politiques) devrait avoir mis fin depuis longtemps à cette illusion (et déception).

 

 

A l'intérieur du mouvement anarchiste, le risque est que certaines anarchistes, en rejetant l'activité et les échanges économiques libres des individus, en les qualifiant d'exploitation économique, perpétuent l'illusion-déception que la politique et les décisions politiques sont la voie pour organiser et gérer la société. Cela est évident, par exemple, dans l'opposition au libre commerce et à la libre production.

Ainsi, certains anarchistes, en soulignant la primauté de la politique par rapport aux autres activités (économiques, culturelles, etc.), peuvent devenir les nouveaux piliers de l'étatisme. En effet, dans le passé, le fascisme italien, avec sa rhétorique populiste, attira un certain nombre d'anarchistes ou pseudo-anarchistes.

L'abandon et le refus de la politique est alors la condition nécessaire et indispensable pour réaliser une transformation vraiment révolutionnaire, avec l'abolition de tout pouvoir dominant monopolistique et son remplacement par des communautés volontaires et par les libres choix des individus.

 

 

 


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