A Propos de l'Anarchie

Anarchie & Démocratie

(2012)

 


 

Définitions de la Démocratie

Étymologie : La démocratie, c'est le pouvoir du peuple (c'est-à-dire, tout un chacun faisant partie du peuple a le pouvoir).
Dans la fameuse formulation de Abraham Lincoln:
« La Démocratie, c'est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » (Discours de Gettysburg, 1863)

Et pourtant, la démocratie actuelle, comme elle existe dans les systèmes politiques d'aujourd'hui, se caractérise par :

  • la délégation du pouvoir (l'individu ne contrôle plus sa vie)
  • la représentation des intérêts (les intérêts des plus forts dominent)
  • l'imposition de certaines volontés (tout le monde est assujetti aux décisions de la majorité)

 

 

Si nous examinons de plus près la réalité courante, nous pourrions même affirmer que les démocraties d'aujourd'hui représentent la volonté d'une minorité, déléguée par une majorité relative qui a pour but la protection des intérêts des couches parasitaires (par exemple, la bureaucratie), des catégories professionnelles nationales (les soi-disant professions libérales), des agents de la finance et des grandes entreprises.

Rien à voir, ni avec la volonté du peuple, ni surtout avec celle de chaque individu.

 

 

Critique de la Démocratie

« Nous ne reconnaissons pas le droit de la majorité d'imposer la loi sur la minorité, même si la volonté de la majorité dans certains problèmes compliqués, peut être vérifiée. Le fait d'avoir l'appui de la majorité n'est, en aucun cas, la preuve que l'on est dans la justesse. En effet, l'humanité a avancé toujours à travers l'initiative et les efforts des individus et minorités, tandis que la majorité est, par sa propre nature, lente et conservative, prête à se soumettre à la force supérieure et aux privilèges établis. »
Errico Malatesta, Majorités et minorités, 1920

 

 

La critique la plus radicale de la démocratie du point de vue de l'anarchie provient de celui qui, le premier, a utilisé le mot « Anarchie » , Pierre-Joseph Proudhon:

“Telle est, notamment, la prétention de la DÉMOCRATIE, qui se présente comme la forme de gouvernement qui traduit le mieux la souveraineté du Peuple. Or, si je prouve que la démocratie n'est, ainsi que la monarchie, qu'une symbolique de la souveraineté; qu'elle ne répond à aucune des questions que soulève cette idée; qu'elle ne peut, par exemple, ni établir l'authenticité des actes qu'elle attribue au Peuple, ni dire quel est le but et la fin de la société; si je prouve que la démocratie, loin d'être le plus parfait des gouvernements, est la négation de la souveraineté du Peuple, et le principe de sa ruine, il sera démontré, en fait et en droit, que la démocratie n'est rien de plus qu'un arbitraire constitutionnel succédant à un autre arbitraire constitutionnel.”
Pierre-Joseph Proudhon, La Démocratie, 1848

 

Reprise de la Démocratie

Si en reprenant le mot démocratie nous en soulignons avec détermination le pouvoir des peuples, c'est-à-dire de chaque individu, de prendre des décisions autonomes concernant sa vie et de choisir de quelle communauté (si jamais) il ou elle veut appartenir, alors, nous pouvons lui donner encore une raison d'exister.

 

« Avec le mot démocratie, bien sûr, je ne fais pas référence au « gouvernement représentatif » dans aucune forme, mais plutôt aux rapports directs des individus. »
« Ce dont je parle est une tradition évolutive de structures institutionnelles, pas un modèle social. » La démocratie, dans sa définition générique, est donc la gestion de la société dans des assemblées où les gens se retrouvent face à face – dans lesquelles le mode d'action est formulé par les citoyens résidents, et l'administration est exécutée par des conseils avec des mandats et des directives très précises. »

« Je voudrais proposer que la dimension démocratique et pratique de la finalité libertaire soit exprimée comme "Communalisme", un mot qui, à la différence de ceux qui autrefois ont marqué, sans ambiguïté, la volonté de la transformation sociale, n'ait pas été encore terni par le mauvais usage. »
Murray Bookchin, Communalism

 


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