Passé
A l'origine, il y avait seulement l'idée et l'aspiration à l'anarchie. C'est seulement ensuite que l'accentuation portée sur l'individu (choix personnel) ou sur la communauté (organisation sociale) a abouti à une différenciation entre les positions des anarchistes.
Une des premières différenciations a été entre les anarcho-communistes (comme Bakounine) qui étaient en faveur d'une distribution des produits par rapport au travail effectué par chacun, et les anarcho-collectivistes (comme Kropotkin) qui voulait une distribution liée aux besoins de la personne.
Pour aller au-delà de cette opposition, vers la fin du 19ème siècle, certain anarchistes on soutenu la thèse de « L'Anarchisme sans qualificatifs. »
Cette expression, « Anarchisme sans qualificatifs » fut introduite, pour la première fois, par Fernando Tarrida del Marmol en 1889 à Barcelone, comme une façon d'aller au-delà de la division entre anarcho-communistes et anarcho-collectivistes et pour promouvoir une attitude plus ouverte et inclusive.
Le développement
Plus récemment, la reprise de l'anarcho-individualisme et la crise du communisme
(communisme d'état) ont attiré l'attention de plusieurs personnes sur l'existence
d'un courant connu comme l'anarcho-capitalisme (en faveur de la propriété
individuelle et des échanges libres).
Ce courant est actif surtout aux États-Unis et la plupart des idées avancées
dérivent de penseurs et activistes comme Lysander Spooner et Benjamin Tucker.
L'inventeur de l'expression "anarcho-capitalisme" a été l’économiste Murray Rothbard qui voulait, par là, souligner la primauté de l'individu et l'importance du principe de non-agression envers chaque individu, principe à faire valoir contre quiconque qui voudrait agir comme un maître (publique ou privé)
Les anarcho-capitalistes ne sont pas considérés comme des anarchistes par les anarcho-communistes qui sont en faveur de la socialisation de toute propriété.
Considérations
Un anarchiste qui veut réaliser le message de base de l'anarchie (libre choix, communautés volontaires) ne devrait pas du tout être intéressé à cette fracture entre anarcho-capitalistes et anarcho-communistes ou à d'autres fractures (par exemple, entre les anarchistes individualistes et les anarchistes communautaires). Cela veut dire que personne ne devrait participer à des querelles ou à des actions qui les opposent.
Cette position d'acceptation a été soulignée plusieurs fois par des penseurs et activistes anarchistes. Par exemple :
Voltairine de Cleyre, Anarchism (1901)
« Il y a pourtant différentes écoles économiques entre les Anarchistes ; il y a les Anarchistes Individualistes, les Anarchistes Mutualistes, les Anarchistes Communistes et les Anarchistes Socialistes. Dans le passé, ces différentes écoles se sont déchirées violemment entre elles et ont refusé d'accepter les autres comme faisant partie de l'Anarchie. Les esprits les plus étroits dans chaque camp continuent de le faire ; bien sûr, ils ne considèrent pas cela comme expression d’esprit étroit mais simplement comme un attachement fort et solide à la vérité, qui ne permet aucune faiblesse de tolérance envers l'erreur. Cette l'attitude a été de tous temps celle de tous les bigots. Chacun de ces adhérents fanatiques du collectivisme ou de l'individualisme ne croît pas que l'Anarchisme est possible sans ce système comme garantie, et se sent convaincu de son point de vue. »
« … cette vielle étroitesse d'esprit commence à céder le pas à une idée plus ouverte, plus gentille, et bien plus raisonnable, c'est-à-dire l'idée que toutes les positions économiques peuvent être expérimentées et qu'il n'y a rien de non-anarchiste entre chacune d'elles jusqu'au moment où la force intervient et contraint quelqu'un, contre sa volonté, à rester dans une communauté dont il ne partage pas les règles économiques. »
« C'est pour cela que j'affirme que chaque groupe de personnes qui agissent socialement d'une façon libre peuvent choisir n’importe quel système proposé et être de vrais Anarchistes. »
J. A. Maryson, Quelques idées fausses sur l'Anarchisme (1905)
« ...il faut considérer comme le produit d'une lamentable et fausse conception de la nature même du progrès social cette compétition pour l'établissement universel d'un système économique spécial. Les choses suivront à l'avenir la ligne de la moindre résistance, comme il en a été dans le passé; mais qui saurait signaler la ligne que suivront les multiples nécessités humaines afin d'obtenir une satisfaction adéquate?
L'espace suffit largement à l'activité des communistes et des individualistes: tel est l'anarchisme. »
Karl Hess, Anarchism without Hypens (1980)
« Il y a seulement un type d'anarchiste. Pas deux. Seulement un. Un Anarchiste, le seul type, comme défini par la longue tradition et littérature sur le sujet, est un individu qui s'oppose au pouvoir autoritaire exercé à travers la hiérarchie de l'état. La seule clarification qui me semble raisonnable est de dire qu'un anarchiste est celui qui est contre toute autorité imposée.
Un anarchiste est un volontariste »
Futur
A l’avenir, les anarchistes devraient se libérer de cette fausse opposition et concentrer leur attention sur de vraies contradictions comme celles de parler en faveur de l'anarchie et après de demander à l'état d'introduire des mesures de protections de certains intérêts. L'anarchie est un procédé de développement de l'autonomie et de l'autogestion qui est réalisé par chaque individu et non pas quelque chose qui est donné comme une faveur par le pouvoir.